1.1 L’institution de la Sainte-Cène par Jésus

La Sainte-Cène a été instituée par Jésus lors du dernier repas qu'il a partagé avec ses disciples, la veille de sa crucifixion. Cet événement est relaté dans les Évangiles synoptiques (Matthieu, Marc et Luc). Jésus, en prenant du pain et du vin, établit cette cérémonie comme une commémoration de Sa mort sacrificielle et de la nouvelle alliance qu'Il allait sceller par Son sang. En rompant le pain, Jésus a déclaré qu'il représentait Son corps donné pour nous, et le vin qu'il a partagé symbolisait Son sang versé pour le pardon des péchés.

"Pendant qu'ils mangeaient, Jésus prit du pain, et après avoir rendu grâce, il le rompit et le donna aux disciples, en disant : Prenez, mangez, ceci est mon corps. Puis, ayant pris une coupe et rendu grâce, il la leur donna, en disant : Buvez-en tous ; car ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui est répandu pour beaucoup, pour le pardon des péchés." (Matthieu 26:26-28)

1.2 Les enseignements de Paul sur la Sainte-Cène (1 Corinthiens 11)

L'apôtre Paul apporte des clarifications importantes concernant la Sainte-Cène dans sa première épître aux Corinthiens, au chapitre 11. Paul rappelle l'institution de la Sainte-Cène par le Seigneur Jésus et insiste sur la manière appropriée de la prendre. Il critique fermement les Corinthiens qui participaient à la Sainte-Cène de manière indigne, c'est-à-dire sans discerner le corps de Christ et en montrant un manque de respect pour cet acte sacré. Il ne demande pas aux croyants d'être sans péché pour prendre la Sainte-Cène, mais il les exhorte à se sonder eux-mêmes, à discerner le corps de Christ — c'est-à-dire à comprendre et respecter ce que représente la Cène, afin de ne pas manger ou boire en portant un jugement sur eux-mêmes.

"Car j’ai reçu du Seigneur ce que je vous ai enseigné ; c’est que le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain, et après avoir rendu grâces, le rompit, et dit : Ceci est mon corps, qui est rompu pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. De même, après avoir soupé, il prit la coupe, et dit : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang ; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez. Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. C’est pourquoi celui qui mangera le pain ou boira la coupe du Seigneur indignement sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur." (1 Corinthiens 11:23-27)

1.3 La symbolique du pain et du vin

Le pain et le vin sont les éléments centraux de la Sainte-Cène, chacun portant une symbolique forte dans le contexte de l'enseignement de Jésus-Christ. Le pain représente le corps de Christ, donné en sacrifice pour les péchés de l'humanité. Il symbolise également la communion des croyants, qui forment ensemble le Corps de Christ sur terre. Le vin, quant à lui, symbolise le sang de Jésus, versé pour la rémission des péchés et pour sceller la nouvelle alliance entre Dieu et l'homme. En participant à ce repas, les croyants annoncent la mort de Jésus jusqu'à ce qu'Il vienne, et rappellent ainsi l'œuvre rédemptrice accomplie par Christ sur la croix.

"Et il prit du pain ; et après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur donna, en disant : Ceci est mon corps, qui est donné pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. Il prit de même la coupe, après le souper, et la leur donna, en disant : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est répandu pour vous." (Luc 22:19-20)

2.1 La mémoire du sacrifice de Jésus

La Sainte-Cène est avant tout une commémoration du sacrifice ultime de Jésus-Christ sur la croix. Lors du dernier repas avec ses disciples, Jésus a institué cette pratique en disant : "Faites ceci en mémoire de moi" (Luc 22:19). Par cet acte, les croyants sont invités à se rappeler constamment de la souffrance, de la mort et du sang versé par Christ pour la rémission des péchés. Cela nous rappelle la profondeur de l'amour de Dieu et le prix payé pour notre liberté et notre salut.

"Puis, ayant pris du pain et rendu grâce, il le rompit et le leur donna, en disant : Ceci est mon corps, lequel est donné pour vous ; faites ceci en mémoire de moi." (Luc 22:19)

2.2 L’annonce de la mort et de la résurrection de Christ

La Sainte-Cène est également une proclamation de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ. En participant à ce sacrement, les croyants annoncent et confessent publiquement leur foi en l'œuvre rédemptrice de Christ. L'apôtre Paul souligne cela dans 1 Corinthiens 11:26 : "Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne." Ce verset montre que la Sainte-Cène est un témoignage continu de la foi chrétienne jusqu'au retour glorieux de Jésus.

"Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne." (1 Corinthiens 11:26)

2.3 La communion avec le Corps de Christ

La Sainte-Cène n'est pas seulement une commémoration, mais aussi un acte de communion profonde avec le Corps de Christ, tant spirituellement que communautairement. En partageant le pain et le vin, les croyants expriment leur union avec Jésus et entre eux en tant que membres d'un seul corps. Cet acte symbolise l'unité et l'égalité de tous les croyants devant Dieu, effaçant les distinctions sociales, ethniques et de statut. Paul explique cela dans 1 Corinthiens 10:16-17 en décrivant le pain que nous rompons comme une participation au corps du Christ.

"La coupe de bénédiction que nous bénissons, n'est-elle pas la communion au sang de Christ ? Le pain que nous rompons, n'est-il pas la communion au corps de Christ ? Parce qu'il y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs, nous sommes un seul corps ; car nous participons tous à un même pain." (1 Corinthiens 10:16-17)

3.1 La préparation intérieure et le discernement du Corps de Christ

La Sainte-Cène n’est pas simplement un acte rituel, mais une profonde commémoration du sacrifice de Jésus-Christ. Cela requiert une préparation intérieure où chacun est appelé à sonder son cœur. Il est essentiel de se rappeler que notre aptitude à participer à la Sainte-Cène repose sur la grâce de Dieu, non sur notre propre perfection. Le terme grec traduit par "examiner" dans 1 Corinthiens 11:28 est "dokimazō", signifiant "mettre à l’épreuve" ou "éprouver", indiquant un acte de réflexion et d’auto-examen pour se rappeler du Corps de Christ et de son sacrifice pour nous.

"Que chacun donc s'examine soi-même, et qu'ainsi il mange de ce pain et boive de la coupe." (1 Corinthiens 11:28)

Par ailleurs, discerner le Corps de Christ va au-delà de la simple compréhension intellectuelle. Il s'agit de reconnaître et d'honorer la présence spirituelle de Christ dans l'acte de la Sainte-Cène, en se souvenant de son sacrifice et en réalisant l'unité de tous les croyants en Lui.

"Car celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un jugement contre lui-même." (1 Corinthiens 11:29)

3.2 La liberté et la grâce en Christ

La Sainte-Cène symbolise également la liberté et la grâce que nous avons en Christ. Nous ne participons pas à cet acte en essayant de mériter quelque chose par nous-mêmes, mais en nous reposant sur l'œuvre parfaite de Jésus à la croix. Cela se retrouve clairement dans l'enseignement de l'Apôtre Paul aux Églises de Galatie. Galates 5:1 nous rappelle que Christ nous a affranchis pour vivre en liberté, et c'est en cette liberté que nous prenons la Sainte-Cène, reconnaissant que nous ne pourrions jamais atteindre la justice par nos propres efforts, mais seulement par la grâce de Dieu.

"C’est pour la liberté que Christ nous a affranchis. Tenez donc ferme, et ne vous laissez pas mettre de nouveau sous le joug de la servitude." (Galates 5:1)

Dans le contexte de la Sainte-Cène, cela signifie que nous participons en reconnaissant notre besoin constant de la grâce salvatrice de Jésus, tout en abandonnant tout effort légaliste ou ritualiste pour nous justifier devant Dieu.

"Mais maintenant, nous avons été dégagés de la Loi, étant morts à cette loi sous laquelle nous étions retenus, de sorte que nous servons sous le régime nouveau de l’Esprit, et non sous le régime vieux de la lettre." (Romains 7:6)

3.3 L’amour et l’unité dans l’Église

Un des aspects centraux de la Sainte-Cène est son rôle dans la promotion de l'amour et de l'unité dans l'Église. Cet acte symbolique réunit les croyants autour de ce que Christ a accompli sur la croix, rappelant à chacun que nous sommes tous membres d'un même corps. Ce thème d'unité et d'amour est renforcé dans Jean 13:34-35 où Jésus commande à ses disciples de s'aimer les uns les autres comme Lui nous a aimés.

"Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. C’est à ceci que tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres." (Jean 13:34-35)

La Sainte-Cène nous rappelle également que nous ne devons pas participer à cette célébration de manière indigne, en cultivant des divisions ou des querelles entre nous. Dans 1 Corinthiens 11:20-22, Paul réprimande les Corinthiens pour leurs divisions et leurs attitudes égoïstes durant la cène, leur rappelant que cet acte doit être un moment de communion et de partage fraternel.

"Lorsque vous vous réunissez donc, ce n’est pas pour manger le repas du Seigneur ; car, quand on se met à table, chacun commence par prendre son propre repas, et l’un a faim, tandis que l’autre est ivre. N’avez-vous pas des maisons pour y manger et boire ? Ou méprisez-vous l’Église de Dieu et faites-vous honte à ceux qui n'ont rien ? Que vous dirai-je ? Vous louerai-je ? En cela je ne vous loue point." (1 Corinthiens 11:20-22)

Ainsi, la Sainte-Cène est une occasion d’examiner nos relations fraternelles et de veiller à maintenir l’unité et l’amour dans l’Église, honorant ainsi le sacrifice de Christ de manière digne et respectueuse.