La guérison de l'aveugle-né.

En parcourant les rues poussiéreuses de Jérusalem, Jésus et Ses disciples tombent sur un homme aveugle de naissance. Cette rencontre, loin d'être fortuite, devient le théâtre d’une démonstration puissante de la gloire de Dieu. Les disciples, intrigués, posent à Jésus une question chargée de présupposés culturels de l’époque : « Rabbi, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » (Jean 9:2). La réponse de Jésus révèle un dessein divin bien au-delà des notions courantes de culpabilité et de punition : « Cet homme n’a pas péché, ni ses parents, dit Jésus, mais c’était afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui. » (Jean 9:3).

Jésus procède ensuite à l'un des miracles les plus singuliers rapportés dans les Évangiles. Il crache sur le sol, fait de la boue avec sa salive, et applique ce mélange sur les yeux de l’aveugle, lui ordonnant d'aller se laver dans l'étang de Siloé. L’homme obéit, et revient voyant. Ce moment marquant ne représente pas seulement un acte de guérison physique, mais également un signe profondément symbolique de la capacité de Jésus à apporter la lumière là où régnait les ténèbres, tant au sens physique que spirituel.

La guérison de l’aveugle-né suscite une vive controverse parmi les Pharisiens. Ceux-ci, enracinés dans leur compréhension légaliste et étriquée de la loi de Moïse, ne peuvent reconnaître l’œuvre de Dieu accomplie en plein jour de sabbat. Ils interrogent l’homme guéri, cherchant une faille pour accuser Jésus. L’aveugle guéri, néanmoins, se tient ferme dans son témoignage, proclamant progressivement, au fil des interrogations, non seulement la guérison reçue mais aussi une foi naissante en celui qui l’a guéri. Face à l'incrédulité des dirigeants religieux, son affirmation « Jamais on n'a entendu dire qu'on ait ouvert les yeux d'un aveugle de naissance » (Jean 9:32) souligne l’unicité et la nature divine de l’acte de Jésus.

Rejeté par les Pharisiens, l’homme guéri est retrouvé par Jésus qui lui révèle pleinement Son identité. En réponse à la question posée par Jésus sur sa foi au Fils de L’homme, l’homme exprime une foi simple mais profonde : « Je crois, Seigneur ! » (Jean 9:38), et il se prosterne devant Lui. Cet acte de foi souligne l’œuvre transformative de Jésus, qui ouvre non seulement les yeux physiques mais aussi les yeux du cœur à la vérité divine.

L'histoire de la guérison de l'aveugle-né dépasse la simple anecdote miraculeuse. Elle interpelle directement notre compréhension de la souffrance, du péché, et surtout, de l’œuvre de Dieu dans nos vies. Ce récit nous exhorte à voir au-delà des apparences et des préjugés et à reconnaître Christ comme source de guérison et de lumière spirituelle. En Lui, les ténèbres se dissipent, offrant à qui veut le recevoir une vision renouvelée, non seulement de ce monde mais aussi du royaume de Dieu.