Le rôle des femmes dans la Bible : une étude théologique biblique
La Création et les Femmes
La Création d'Ève : Genèse 2:18-25
La création d'Ève est une partie fondamentale du récit de la création dans la Bible. Dieu a reconnu que "Il n'est pas bon que l'homme soit seul ; je lui ferai une aide semblable à lui" (Genèse 2:18). Ce passage nous montre l'intention initiale de Dieu pour la complémentarité et la coopération entre l'homme et la femme. Ève est créée à partir de la côte d'Adam, symbolisant à la fois l'égalité et l'interdépendance entre les sexes. Cette création montre également que l'homme et la femme sont faits à l'image de Dieu, reflétant ensemble sa nature.
Genèse 2:18-25 : "L'Éternel Dieu dit : Il n'est pas bon que l'homme soit seul ; je lui ferai une aide semblable à lui. L'Éternel Dieu forma de la terre tous les animaux des champs et tous les oiseaux du ciel, et il les fit venir vers l'homme, pour voir comment il les appellerait, et afin que tout être vivant portât le nom que lui donnerait l'homme. Et l'homme donna des noms à tout le bétail, aux oiseaux du ciel, et à tous les animaux des champs ; mais, pour l'homme, il ne trouva point d'aide semblable à lui. Alors l'Éternel Dieu fit tomber un profond sommeil sur l'homme, qui s'endormit ; il prit une de ses côtes, et referma la chair à sa place. L'Éternel Dieu forma une femme de la côte qu'il avait prise de l'homme, et il l'amena vers l'homme. Et l'homme dit : Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair ! On l'appellera femme, parce qu'elle a été prise de l'homme. C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair. L'homme et sa femme étaient tous deux nus, et ils n'en avaient point honte."
La tentation et la Chute : Genèse 3
Le chapitre 3 de la Genèse décrit la tentation et la chute de l'humanité. Ève, tentée par le serpent, mange du fruit défendu et en donne aussi à Adam. Ce passage met en évidence la vulnérabilité humaine face à la tentation, mais aussi la responsabilité partagée de l'homme et de la femme dans la désobéissance à Dieu. Bien que la femme ait été la première à être trompée, l'homme n'est pas exempt de ses responsabilités.
Genèse 3:1-6 : "Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs, que l'Éternel Dieu avait faits. Il dit à la femme : Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? La femme répondit au serpent : Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. Mais quant au fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n'en mangerez point et vous n'y toucherez point, de peur que vous ne mouriez. Alors le serpent dit à la femme : Vous ne mourrez point ; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et que vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal. La femme vit que l'arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu'il était précieux pour ouvrir l'intelligence ; elle prit de son fruit, et en mangea ; elle en donna aussi à son mari, qui en mangea."
La Promesse de la Rédemption et la postérité de la femme : Genèse 3:15
Au cœur même du jugement divin après la chute, une promesse de rédemption émerge, indiquant l'engagement de Dieu à restaurer l'humanité. Genèse 3:15, souvent appelé le "proto-évangile", prophétise l'hostilité entre la postérité de la femme et celle du serpent. Cette promesse s'avérera être un élément crucial dans le plan rédempteur de Dieu, culminant dans la venue de Jésus-Christ, né d'une femme. Cette prophétie redonne espoir à l'humanité, montrant que, bien que la femme ait joué un rôle dans la chute, elle est aussi centrale dans le plan de rédemption de Dieu.
Genèse 3:15 : "Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité : celle-ci t'écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon."
Les Femmes et les Rôles clés dans l'Ancienne Alliance
Les Juge et Prophétesses : Déborah (Juges 4-5)
Déborah, une figure remarquable de l'Ancien Testament, est à la fois juge et prophétesse en Israël. Elle est décrite comme siégeant sous le palmier de Déborah, entre Rama et Béthel, où les Israélites venaient à elle pour régler leurs différends. Déborah est non seulement une figure de justice mais aussi une femme de foi et de discernement prophétique. Elle appelle Barak à rassembler une armée pour faire face à Sisera, le général de l'armée de Jabin, roi de Canaan. Sa volonté de suivre la parole de Dieu et son courage dans des circonstances difficiles font d'elle un modèle de leadership inspiré par la foi.
"Or Déborah, une prophétesse, femme de Lappidoth, était juge en Israël en ce temps-là. Elle siégeait sous le palmier de Déborah, entre Rama et Béthel, dans la montagne d'Éphraïm ; et les fils d'Israël montaient vers elle pour être jugés." (Juges 4:4-5)
Les Femmes Vertueuses et Vertus Domestiques : Proverbes 31
Proverbes 31 nous offre une description détaillée de la femme vertueuse, souvent appelée la femme de valeur. Elle est dépeinte comme une femme d'affaires avisée, une gestionnaire domestique compétente, et une épouse aimante et respectée. Ses activités vont de l'acquisition de terres à la confection de vêtements, illustrant sa polyvalence et sa diligence. Cette femme est également louée pour sa sagesse et son dévouement à sa famille, ce qui fait d'elle un modèle de vertu et de piété domestique.
"La femme vertueuse est la couronne de son mari, mais celle qui fait honte est comme la carie dans ses os." (Proverbes 12:4)
"La femme qui craint l'Éternel est celle qui sera louée." (Proverbes 31:30)
Les Exemples de Femmes de Foi dans l’Ancien Testament : Ruth, Esther, et Anne (mère de Samuel)
Ruth, Esther et Anne sont trois femmes dont la foi exceptionnelle est mise en avant dans l'Ancien Testament. Ruth, une Moabite, montre un dévouement remarquable à sa belle-mère Naomi, adoptant non seulement son peuple mais aussi sa foi en Dieu. Son histoire est une illustration frappante de la rédemption divine. Esther, de son côté, est une femme courageuse qui intercède pour son peuple, au risque de sa propre vie. Sa foi la pousse à agir pour sauver les Juifs de l'anéantissement. Anne, la mère de Samuel, est une autre figure de foi inébranlable. Dans sa stérilité, elle prie avec ferveur pour un enfant et fait une promesse de consécration à Dieu, montrant ainsi sa confiance totale en Sa volonté.
"Mais Ruth répondit : 'Ne me presse pas de te laisser, de retourner loin de toi ; où tu iras j'irai ; où tu demeureras je demeurerai ; ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu." (Ruth 1:16)
"Va, rassemble tous les Juifs qui se trouvent à Suse, et jeûnez pour moi, sans manger ni boire pendant trois jours, ni la nuit ni le jour. Moi aussi, je jeûnerai de même avec mes servantes ; et j'entrerai chez le roi, malgré la loi ; et si je dois périr, je périrai." (Esther 4:16)
"Elle fit un vœu en disant : 'Éternel des armées ! Si tu daignes regarder l'affliction de ta servante, te souvenir de moi et ne point oublier ta servante, et si tu donnes à ta servante un fils, je le consacrerai à l'Éternel pour tous les jours de sa vie, et le rasoir ne passera point sur sa tête.'" (1 Samuel 1:11)
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III. Les Femmes et le Nouveau Testament
Les Suivantes de Jésus et leurs Actions : Marie Madeleine, Marie (mère de Jésus) et Marthe et Marie : Luc 8:1-3; Jean 12:1-3
Dans le Nouveau Testament, nous observons la présence active et dévouée de plusieurs femmes dans le ministère de Jésus. En Luc 8:1-3, Marie Madeleine, Marie (mère de Jésus), ainsi que d'autres femmes, sont présentées comme des suivantes engagées de Jésus, contribuant à son ministère de leurs ressources. Leur dévouement et participation active montrent que les femmes ont joué un rôle significatif et essentiel dans l'accompagnement de Jésus pendant son ministère terrestre.
"Ensuite, Jésus alla de ville en ville et de village en village, prêchant et annonçant la bonne nouvelle du royaume de Dieu. Les Douze étaient avec lui, ainsi que quelques femmes qui avaient été guéries d'esprits mauvais et de maladies : Marie, appelée Madeleine, de laquelle étaient sortis sept démons, Jeanne, femme de Chuzas, intendant d’Hérode, Suzanne, et beaucoup d'autres, qui les servaient de leurs biens." (Luc 8:1-3)
Jean 12:1-3 nous présente une autre scène émouvante où Marthe, sœur de Lazare, sert Jésus, et Marie oint ses pieds avec un parfum coûteux, démontrant une profonde adoration et gratitude envers Lui. Ces actions révèlent la reconnaissance et l'amour que ces femmes ressentaient pour Jésus et leur volonté de le servir au mieux de leurs capacités.
"Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie, où était Lazare, celui qu'il avait ressuscité des morts. Là, on donna un dîner en son honneur. Marthe servait, et Lazare était un de ceux qui se trouvaient à table avec lui. Marie prit alors une livre de parfum de nard pur, de grand prix, oignit les pieds de Jésus, et les essuya avec ses cheveux. Et la maison fut remplie de l'odeur du parfum." (Jean 12:1-3)
Les Femmes dans l’Église Primitive : Priscille, Phoebe et les autres : Actes 18:24-26; Romains 16:1-7
Priscille et Phoebe sont deux femmes notables mentionnées dans le Nouveau Testament pour leur rôle dans l'Église primitive. Dans Actes 18:24-26, Priscille, avec son mari Aquilas, prend Apollos à part pour lui expliquer plus précisément la voie de Dieu. Ceci montre qu'elle exerçait un rôle d'évangélisation, en tandem avec son mari, démontrant ainsi la coopération entre hommes et femmes pour l’avancement de l'Évangile.
"Un Juif nommé Apollos, originaire d'Alexandrie, était arrivé à Éphèse. C'était un homme éloquent, versé dans les Écritures. L’orateur avait été instruit dans la voie du Seigneur et, fervent d’esprit, il parlait et enseignait avec exactitude ce qui concerne Jésus, mais il ne connaissait que le baptême de Jean. Il se mit à parler librement dans la synagogue. Quand Priscille et Aquilas l'entendirent, ils le prirent avec eux et lui exposèrent plus exactement la voie de Dieu." (Actes 18:24-26)
Phoebe est mentionnée dans Romains 16:1-2 comme une diaconnesse de l'Église de Cenchrées, recommandée chaudement par Paul pour son service. Son rôle en tant que servante de l'Église indique un engagement profond et structuré dans le ministère de soutien et d'aide aux autres membres du corps de Christ.
"Je vous recommande Phoebe, notre sœur, qui est diaconesse de l'Église de Cenchrées, afin que vous la receviez dans le Seigneur d'une manière digne des saints, et que vous l'aidiez dans les choses où elle aurait besoin de vous, car elle en a aussi aidé beaucoup, et moi-même." (Romains 16:1-2)
De plus, Romains 16:3-7 mentionne plusieurs autres femmes, telles que Tryphène, Tryphose, Perside, qui ont travaillé dur pour le Seigneur. Paul adresse également ses salutations à Junia, qu'il appelle apôtre éminent parmi les apôtres. Cependant, la mention de Junia dans un rôle apostolique suscite des débats parmi les érudits.
"Saluez Prisca et Aquilas, mes compagnons d'œuvre en Jésus-Christ, qui ont exposé leur propre vie pour sauver la mienne. […] Saluez Andronicus et Junia, mes parents et compagnons de captivité, qui sont éminents parmi les apôtres, et qui ont été en Christ avant moi. (Romains 16:3-7)
3. Les Instruction de Paul sur les Ministères et les Rôles des Femmes : 1 Corinthiens 14:34-35; 1 Timothée 2:9-15
Les épîtres de Paul contiennent des instructions spécifiques sur les rôles et les ministères des femmes, qui ont souvent été sujettes à de nombreuses interprétations et débats. Dans 1 Corinthiens 14:34-35, Paul demande aux femmes de garder le silence dans les assemblées, car il n'est pas permis qu'elles parlent, mais qu'elles soient soumises. Il est essentiel de replacer ce passage dans son contexte pour comprendre que cette injonction venait répondre à des troubles particuliers dans les églises de Corinthe.
"Que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis de parler. Mais qu'elles soient soumises, comme aussi la loi le dit. Si elles veulent s'instruire sur quelque chose, qu'elles interrogent leurs propres maris à la maison ; car il est mal séant à une femme de parler dans l'Église." (1 Corinthiens 14:34-35)
Dans 1 Timothée 2:9-15, Paul adresse encore d’autres instructions concernant le comportement des femmes, notamment leur tenue, leur conduite, et leur rôle d'enseignement. Il interdit aux femmes d'enseigner ou de prendre de l'autorité sur les hommes, mais les invite à demeurer dans le silence et l'apprentissage paisible. Ce passage se réfère à l'ordre de la création et au renversement de ce modèle par la chute, soulignant une autorité structurelle ordonnée par Dieu.
"Je veux aussi que les femmes, vêtues d'une manière décente, avec pudeur et modestie, ne se parent ni de tresses, ni d'or, ni de perles, ni de vêtements somptueux, mais (qu'elles se parent) de bonnes œuvres, comme il convient à des femmes qui font profession de servir Dieu. Que la femme écoute l'instruction en silence, avec une entière soumission. Je ne permets pas à une femme d'enseigner, ni de prendre de l'autorité sur l'homme ; mais elle doit demeurer dans le silence. Car Adam a été formé le premier, Ève ensuite ; et ce n'est pas Adam qui a été trompé, mais la femme qui, séduite, s'est rendue coupable de transgression. Elle sera néanmoins sauvée en devenant mère, si elle continue avec modestie dans la foi, l'amour et la sainteté." (1 Timothée 2:9-15)
Ainsi, les récits bibliques révèlent que, bien que les femmes aient eu des rôles importants et variés dans la communauté chrétienne, il existe des directives spécifiques dans les Écritures concernant leur ministère et leur rôle à l'intérieur de l'assemblée, sources de nombreuses interprétations et discussions théologiques.
Conclusion
L'étude biblique sur "Le rôle des femmes dans la Bible" révèle une vision nuancée et profondément respectueuse des contributions des femmes à travers les âges. Dès la création, avec Ève, jusqu'à la promesse de rédemption qui passe par la postérité de la femme, Dieu montre l'importance capitale des femmes dans son dessein divin. À travers les récits de l'Ancien Testament, tant des juges comme Déborah que des modèles de vertu comme la femme de Proverbes 31, il est clair que les femmes ont impacté la société et la foi de manière significative. Dans le Nouveau Testament, les femmes continuent de jouer des rôles cruciaux dans le ministère et l'église primitive. Elles sont présentes et actives, comme les suivantes de Jésus ou les collaboratrices de Paul. Les écrits apostoliques, en particulier les instructions de Paul, mettent en lumière des rôles définis dans l’ordre ecclésial. Cependant, la liberté et la dignité des femmes en Christ sont affirmées, rappelant que chaque membre, homme ou femme, est précieux pour le corps de Christ. En fin de compte, l'amour et la grâce qui transcendent les genres révèlent la valeur égale et incomparable de chaque être humain devant Dieu.